WATERLOO
Waterloo, Waterloo, au cœur de la grisaille
Tu t’es enfui et saignes encore d’une bataille
Terrible, où ton sourire figé au soupirail
S’évanouit en une plainte glaciale d’entrailles
Épouvantable Waterloo, épouvantail
Car voici venir la nuit, courbée, châle noir
Elle se penche sur toi et son haleine frise
Glace ton silence et revêt de désespoir
Une larme fuyante qui gèle et se brise.
Pâle murmure s’éveille alors ; réveille corps,
Cadavres, fantômes et se hissent à bord
De la nef de marbre, là, au port.
Bientôt le spectral gouvernail fuira l’aurore
Et dans leurs veines, coule un sang d’encre
Waterloo, Waterloo, ton cœur accroché à l’ancre.
© Tous droits réservés. Placidino PETRALIA, 1979.Waterloo