Les thèmes du deuxième roman

Dans le roman, un garçon de quinze ans va vivre une expérience unique auprès de personnages haut en couleurs et d’amis chers. Son périple initiatique va le conduire à ouvrir son coeur et parfaire son apprentissage de la vie.

Voici quelques-uns des thèmes abordés :

LA SPONTANÉITÉ… de l’intuition en action

« Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le deuxième et a oublié le don. » A. Einstein

Pour accéder au réel, point n’est besoin de raisonnements et de savoirs. Il est là, immédiat, et on peut le connaître sans parcourir la terre.

‘Sans franchir sa porte, on connaît l’univers. Sans regarder par la fenêtre, on aperçoit la voie du ciel. Plus on va loin, moins on connaît. Le saint connaît sans voyager, comprend sans regarder, accomplit sans agir.’ Lao Tseu, chapitre XLVII 

Cultiver la spontanéité, c’est apprendre à désapprendre. La connaissance est globale. Les savoirs analytiques. Toutes nos sensations sont artificielles, partielles, partiales, imparfaites, subjectives, relatives et instables. Les savoirs que la raison en induira seront à leur image. Ce qui est global est d’un bloc, et se vit de l’intérieur, dans le réel, dans l’ici et maintenant.

Les intellectuels affirment que les savoirs sont indispensables. Mais la connaissance apporte-t-elle nécessairement le bonheur ? On peut mener une vie heureuse sans avoir fait de longues études supérieures. Les artisans ne développent-ils pas des activités utiles et lucratives sans pour autant être bardés de diplômes ? Les lettrés n’ont pas une plus grande capacité à être heureux, bon amant, bon père, entrepreneur, charismatique, sage, clairvoyant, visionnaire, créatif, intuitif, etc.

Le sage veut appréhender le réel immédiatement et vivre totalement chaque moment présent. Il veut vivre en prise directe. Mais cette prise directe n’est pas aussi simple à atteindre dans la pratique. Il faut fournir des efforts et du temps. Pour y parvenir, il va recourir à la méditation, la contemplation, la concentration, avec cette quête permanente de l’adéquation parfaite du geste, de la parole et de la pensée.

Les koans sont de bons exemples d’énigmes paradoxales ou absurdes qui ne trouvent de sens qu’en acceptant et en faisant l’effort de renoncer à la raison raisonnante, et à la pensée conceptuelle.

Une seule main, pas de son. Il faut unir les contraires.

J’éteins la lumière, où va-t-elle ?

Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ?

Le sage saura qu’il est dans la connaissance authentique et réelle en observant la qualité de l’accomplissement de la vie en lui. Être en adéquation avec la vie, de manière empirique, intuitive et spirituelle, c’est entrer en résonance avec elle dans l’instant présent.

La vie au sens de : PROCESSUS COSMIQUE D’ACCOMPLISSEMENT DES POTENTIALITÉS LATENTES PARTOUT ET EN TOUT

En Chine, le  dragon est symbole de connaissance et de sagesse.

L’AUTHENTICITÉ

« L’art de lire le visage en Orient comme en Occident est une voie de connaissance de soi et des autres. L’étude et la transmission de cet art nous permet de vivre de façon “authentique” ou Zhen en chinois, afin de respecter notre “mandat céleste”, trouver notre place et incarner le rôle pour lequel nous sommes venus sur Terre.
Voici ce qu’Élisabeth Rochat de la Vallée évoque dans un de ses ouvrages sur cette notion d’authenticité : “L’authenticité réside dans la fidélité au naturel, à sa nature propre. On pourrait voir dans le caractère Zhen, la présence du caractère Zhi, ‘droit’. Ce dernier signifie ce qui est convenable, tel que cela doit être. Droiture physique et rectitude morale, Zhi. C’est ce qui ne dévie pas, ce qui va droit et juste.”

Plus loin, on trouve au sujet du destin : “Il n’y a pas de déterminisme (…), mais on devra jouer avec les cartes que l’on a reçues (…) sans se laisser distraire. Si l’on conduit sa vie selon l’intelligence spirituelle, selon le Ciel, on reste fidèle à la vie que l’on a reçu (…) on n’enfreint aucune loi naturelle. On est authentique.”

Ainsi, prendre connaissance de ses forces et de ses faiblesses constitue un véritable atout la réussite de sa vie, sur tous les plans. C’est l’essence même de l’acupuncture qui a pour but de prévenir avant de guérir. “L’eau n’a pas de visage parce qu’elle ne reflète que le présent”. (tiré d’un mémoire de fin d’études)

LE NATUREL

La Nature est au centre de la pensée taoïste. Le saint taoïste fait un avec la nature et avec sa nature. Il ne vient pas au monde, il vient du monde.Il en est issu comme la vague est issue de l’océan. Il est consubstantiel au monde. La nature est sa nature et sa nature est d’être naturel. La nature est son corps, la respecter, c’est respecter son corps. Être naturel c’est respecter la nature des choses et des êtres, et la sienne propre en particulier.

“Deviens ce que tu es”, résumait magnifiquement Nietzsche. Vivre naturellement, c’est aider tout ce qui est à se réaliser le mieux possible.

Respecter le pommier, c’est l’aider à devenir totalement et somptueusement pommier et à offrir de magnifiques pommes. Tout ce qui vient d’un germe, d’une graine, d’un œuf, qui tente de mener à bien son processus de développement en déployant à fond toutes ses potentialités. Aristote appelait cela l’ENTÉLÉCHIE ou la force qui pousse tout ce qui existe à aller au bout de lui-même et de ses talents. Cela est vrai pour le pommier comme pour chaque homme, mais aussi pour la biosphère prise comme un tout, cela est vrai pour Gaïa et pour l’Univers dans sa totalité.

Être naturel, dès lors, c’est appliquer le wu weï ou le non-agir : respecter chaque développement, chaque devenir dans leur nature, sans les contrarier, les dévier ou les manipuler.

S’il y a action, ou intervention, ce sera toujours en maïeuticien, en accoucheur de devenir.

Être naturel revient au fond à être authentique et vrai, à être soi.

La métaphore de l’eau : chaque vie est un ruisseau qui coule inexorablement vers la vallée. Rien ne peut l’arrêter. Elle contourne tous les obstacles, donne la vie sans rien prendre. Elle est simple et transparente, fraîche et chantante. Elle prend toutes les formes sans en garder aucune.

Vivre sa vie comme coule un ruisseau.

LE TAO TE KING, un des livres fondateur du taoïsme,  recommande de “devenir aussi souple que l’eau qui trouve toujours son chemin en s’adaptant au terrain ».

L’adaptation oblitère le mal”, c’est Lao Tseu qui parle.

Le fléau s’acharne sur l’homme qui s’obstine à vouloir organiser ce qui s’organise tout seul. Les chinois ne croient pas au pouvoir de changer le cours des événements, on peut seulement l’accompagner. Il préfère l’action vide : wu wei, c.-à-d. vide d’activisme, d’ostentation et de disposition arrêtée. Il consiste à faire juste ce qu’il faut pour que les choses se fassent d’elles-mêmes.

“On ne tire pas sur les plantes pour les faire pousser plus vite”. Mencius (Meng-Tseu)

WU WEI

C’est l’art par excellence du savoir-faire. Efficience suprême, il agit sans effort, sans agitation ni précipitation, et ce faisant il accomplit parfaitement ce que la situation concrète requiert.

Un panneau de laque portant cette inscription surmontait le trône de tous les empereurs de Chine. Cette économie du mouvement, ce geste juste on le retrouve dans les arts martiaux et dans l’art de la calligraphie.

Pour la sagesse chinoise, le wu wei permet de dominer les événements sans s’opposer à eux, mais en se mouvant avec eux. Le bon dirigeant est donc l’inverse du fonceur. Pour Confucius “Gouverne le mieux qui gouverne le moins”. Lao Tseu le sait bien : “Plus on voit fleurir de lois et de règlements, plus on récolte voleurs et brigands”. Et d’ajouter : “Un pays est sur le déclin lorsqu’il multiplie les lois”.

HARMONIE/ÉQUILIBRE

L’homme traditionnel savait l’ordre de l’Univers si spécifique que son souci premier était de le préserver. La notion d’ordre spécifique se traduit par celle d’harmonie et d’équilibre… Le maintien de l’équilibre entre deux principes complémentaires, comme le Yin et le Yang des taoïstes, était une autre façon de préserver l’ordre spécifique du monde vivant. De son côté , la médecine grecque… cherchait avant tout à maintenir ce qu’elle appelait “l’équilibre des humeurs”.

Les écoles naturalistes , taoïstes en Chine et ayurvédiques en Inde, prônaient la voie de l’harmonie entre les hommes et la nature.L’homme a depuis toujours puisé son énergie dans la nature, et plus il se procure une alimentation saine et adaptée à ses besoins, moins il fatigue son organisme et plus il a de chances de vivre longtemps.

LA SIMPLICITÉ 

“Plus abonde l’intelligence et plus se voient d’étranges fruits.” Tao Te King, 57. Sans le Tao, la vie est ce que nous percevons de son apparence par nos sens, ces derniers étant inévitablement manipulés par nos émotions. De là ; l’intelligence se fourvoie en mille tentatives d’explications dont l’une contredit l’autre, nous perdant dans un fatras de nouvelles émotions.

Mais aussitôt que le Tao ouvre les yeux de notre esprit et de notre cœur et les unit dans un seul regard, la vie révèle sa profondeur, ses richesses, et surtout — surtout — ! sa simplicité parce que “Celui qu’anime la vertu est comme un enfant nouveau-né” Tao Té King, 55.

Pour aller plus loin :

Halevy Marc, Le Taoïsme

Javary Cyrille, Yin-Yang

Deschamps, L’ABC du Tao

Fridgeof CAPRA, Le Tao de la Physique

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