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Très Chère Honorine (Conversations Virtuelles)

TRÈS CHÈRE HONORINE

CONVERSATIONS VIRTUELLES ©

Placide PETRALIA

2017

Tous droits réservés

C’était un matin comme un autre. Du moins, je le croyais encore au moment d’ouvrir cette lettre arrivée au courrier. Elle était de mon oncle, Hubert, 45 ans, premier violoncelle dans l’orchestre symphonique de Bordeaux. Je m’étais toujours demandé, d’ailleurs, comment un homme aussi distrait pouvait tenir un poste aussi exigeant. Dans sa lettre, il me racontait les péripéties qui l’avaient conduit à mettre en œuvre une série de tentatives de suicide. Cette entrée en matière me déstabilisa. Sa dernière relation amoureuse avait été chaotique et la rupture s’était soldée par une sévère dépression. Tout avait commencé le jour où des amis lui avaient conseillé de passer par internet afin de retrouver une nouvelle partenaire et ne pas rester seul. Voici le contenu de la lettre :

« Je dois avouer mon cher neveu, ne pas trop croire à ces sites de rencontres. Mais la peur de la solitude m’a donné du courage. Alors, un soir, je me suis décidé et près avoir complété mon profil sur un site connu, j’ai rempli les critères de sélection en précisant que l’élue devait posséder un bac +5, être indépendante financièrement et privilégier les vertus de droiture et d’honnêteté. De plus, elle devait parler japonais. Oui, je sais, cela peut paraître bizarre, mais j’ai toujours été attiré par un certain exotisme. En cliquant pour lancer la recherche, je me sentais un peu fébrile. Le verdict arriva sans tarder. Une seule femme répondait à mes critères. Elle s’appelait Honorine, et le nom déjà me plaisait beaucoup. Tu ne trouves pas que cela fait distingué ? J’ai lu attentivement sa description et elle correspondait en tout point à mes attentes. Je me décidai à lui écrire un premier message que voici. »

Chère Honorine,

Je suis nouveau dans cette communauté et je viens de découvrir votre profil. J’ai d’ailleurs eu très envie de flasher sur vous, mais je dois vous avouer que j’ai besoin de faire un peu connaissance avant. J’espère que vous répondrez vite à ce message. En attendant, vous pouvez consulter les données me concernant et me dire ce que vous en pensez.

Alors à très bientôt !

Hubert

********

Le lendemain, en rentrant de ma journée de répétition, je me précipitai sur l’ordinateur, pensant trouver une réponse. Mais rien ! J’étais un peu déçu, mais pas découragé. Après tout, il fallait lui laisser le temps de découvrir ma personnalité et de s’habituer à mon style.

J’attendis quelques jours, et, au bout du quatrième, n’y tenant plus, je lui rédigeai le second message :

Bonjour Honorine !

J’ai guetté votre réponse, en vain. Je me permets de vous écrire à nouveau. J’espère que vous ne le prendrez pas mal si j’insiste un peu.

J’ai tellement de questions à vous poser ! Mais peut-être pourrais-je commencer par une seule. Vous dites parler le japonais. J’aimerais savoir où vous l’avez appris et pour quelle raison ? (Oui, je sais, cela fait deux questions ! Pardonnez-moi !)

À très bientôt,

Hubert

PS J’ai changé la photo sur mon profil. Comment la trouvez-vous ?

********

Plusieurs jours passèrent et toujours pas de réponse. Je me posais beaucoup de questions. Qu’avais-je raté dans mes premiers messages ? Ma conduite était-elle trop insistante ? Mon empressement l’avait peut-être brusquée ? Alors je ruminai longuement mon troisième texte. Je ne voulais pas gâcher une nouvelle tentative pour la convaincre de me répondre.

Chère vous !,

Vous êtes surprise de ma démarche et je comprends votre silence. Mais rassurez-vous, je suis droit et sincère et souhaite simplement faire plus ample connaissance.

À très vite.

Hubert

PS La photo ne vous a pas plu ? C’est mon chat que l’on voit au fond !

********

Et toujours aucune réponse, à mon grand désespoir.

Je dois t’avouer qu’à ce stade je commençais à me demander si je n’avais pas fait fausse route. Cela paraissait si simple au début. Trop simple, peut-être ? J’étais perdu ! J’en parlai autour de moi et tout le monde y alla de son conseil. Je ne savais plus à quel saint (sein !) me vouer (celui d’Honorine m’aurait bien agréé). J’attendis encore quelques jours. Mais tu me connais, je suis persévérant, c’est de famille, tu en sais quelque chose. Alors un soir, je décidai d’y aller à fond. Après tout, je n’avais rien à perdre (sauf peut-être… mais non, je t’en parlerai après). Je pris ma plus belle plume, ou plutôt mon plus beau clavier et me lançai.

Chère Honorine !

Toujours pas de réponse de votre part ! Je commence à désespérer !

Si seulement vous pouviez me faire un signe. « Devant tant d’indifférence, je me dis, oui, je me dis, que nul espoir n’est permis ». Ce n’est pas de moi,, mais je trouve que cette phrase d’un de mes chanteurs préférés traduit bien mon ressenti.

Si je vous ennuie, j’aimerais autant en avoir le cœur net.

Alors, écrivez-moi vite !

À très bientôt,

Hubert

************

Tu t’en doutes à présent, elle ne répondit pas non plus. Mais tant pis, j’étais lancé et plus rien ne pouvait m’arrêter. Je lui ai fait parvenir 4 messages supplémentaires, en vain.

J’étais désespéré ! Finalement, résigné, je lui ai adressé ce nouveau mail :

Honorine,

Vous permettez que je vous appelle par votre prénom. J’attendais un message, mais hélas, rien ! Je n’en peux plus de ce silence ! C’est ma dernière tentative pour vous convaincre de me répondre. Ce sentiment d’être ignoré me pèse beaucoup. De plus, j’ai l’impression de vous importuner. C’est pourquoi, si je n’ai pas de vos nouvelles, je vais en finir et sauter de mon balcon ce soir même. Ainsi, je n’attendrai plus inutilement un mot de vous, et vous serez débarrassée de moi.

Pourtant, j’aurais tant aimé faire votre connaissance.

Adieu donc !

Hubert

PS Qui va s’occuper de mon chat à présent ?

*********

Chère Honorine,

C’est encore moi ! Je suis vraiment en dessous de tout !

J’ai bien enjambé mon balcon pour mettre fin à mes jours et ainsi disparaître de votre vie. J’avais simplement oublié que j’habite un rez-de-jardin ! Je m’en sors avec une grosse bosse et quelques contusions. Sachez que je suis vraiment navré de vous importuner avec mes histoires, mais rassurez-vous ! j’ai déjà en tête le scénario de la solution finale. Oui ! Je me suis souvenu d’une nouvelle de William Irish que j’ai relue il y a peu et dans laquelle une femme et son amant décident d’éliminer le mari et la belle-mère par une méthode assez ingénieuse je dois le dire. Le gaz ! La voilà l’idée géniale !

D’ailleurs, j’ai déjà mis en place tous les éléments pour que le succès soit complet. J’ai verrouillé toutes les portes, décroché le téléphone, calfeutré toutes les fenêtres et le système de ventilation. Tout est prêt. J’ai même ouvert le four et tourné la manette de gaz à fond ! Je commence d’ailleurs à ressentir quelques étourdissements et lorsque j’aurai terminé ce mail je m’allongerai sur mon lit et n’aurai plus qu’à laisser s’accomplir ma destinée.

C’est trop beau ! Je n’ose y croire ! Vous rendez-vous compte que dans quelques heures je ne serai plus qu’un lointain souvenir pour vous ?

Non ! Ne me remerciez pas. Je vous dois bien ça ! Après tout ce que je vous ai fait endurer avec mes messages et mon insistance ! Vous méritez bien cette délivrance.

Adieu pour de bon cette fois !

Hubert, qui pense finalement que la mort a aussi de bons côtés (Mais lesquels ?).

PS En sautant de mon balcon, j’ai oublié de fermer la fenêtre et mon chat en a profité pour s’échapper et disparaître dans la nature. Qui sait où il peut bien être maintenant ?

**********

Chère Honorine !

Quel étonnement a dû être le vôtre en ouvrant votre boîte mail aujourd’hui !

Encore des nouvelles de moi ! C’est que la malchance est vraiment de mon côté ! Lorsque je me suis réveillé ce matin, j’ai eu du mal à le croire, mais j’ai tout de suite reconnu ma chambre et la tapisserie violette (il faudra d’ailleurs que je me décide à la repeindre. Je pensais à un beige avec quelques bandes de marron foncé. Qu’en pensez-vous ?). Eh oui ! J’étais bien vivant, je respirais, et pas d’odeur de gaz dans la pièce. J’ai couru à la cuisine et en lisant la notice de mon four, dès les premières lignes, je me suis aperçu de mon erreur : « Merci pour l’achat de notre nouveau micro-ondes DUFOURT » !

Tout est à recommencer ! Il va falloir que je trouve une autre idée.

Je vous promets d’y réfléchir intensément et de vous tenir au courant.

Courage ! Je vais y arriver.

Hub.

PS Mon chat est revenu. Il a réussi à se faufiler dans le couloir de l’immeuble et je l’ai retrouvé derrière ma porte d’entrée en train de miauler à tue-tête.

************

Mon Amie

Eurêka ! En fouillant dans ma cave, j’ai retrouvé un vieux pistolet qui a appartenu à mon arrière-grand-père. Je viens de finir de nettoyer et je vais de ce pas mettre un terme à votre calvaire en me tirant une balle dans la tête.

Cette fois, c’est la bonne ! Je suis tellement heureux de disparaître de votre vie une fois pour toutes. Adieu, et encore pardon !

Hubert

PS1 vous me manquez déjà, cher Ange !

PS2 j’ai rédigé un mot pour que mon chat soit livré chez mon neveu, qui saura en prendre bien soin, j’en suis certain.

PS3 : comme j’ai oublié ce que je voulais dire dans ce PS3, n’en tenez pas compte.

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Chère Hono !

Je reviens de loin ! Au moment de presser la détente, le téléphone a sonné et m’a fait sursauter. Le coup est parti dans les airs. L’ennui, c’est que la balle a ricoché sur le lampadaire en aluminium du salon pour finalement aller se loger sur mon pied droit, juste au-dessus du gros orteil. Inutile de dire que j’ai hurlé de douleur. Heureusement, ma voisine est accourue et a appelé les secours.

C’est donc de ma chambre d’hôpital que je vous écris ces quelques mots, en cachette, car je suis sous haute surveillance. Mais tout va bien, l’infirmière est charmante et elle s’occupe très bien de moi.

Rassurez-vous, je ne vais pas en rester là ! J’ai mis au point un petit stratagème, lequel, je l’espère, devrait marcher à tous les coups. En effet, j’ai réussi la nuit dernière à me glisser dans la pièce où sont rangés tous les médicaments, et je me suis emparé de tout ce qui me tombait sous la main. Je vais donc attendre cette nuit pour les avaler. Je risque de rendre l’âme dans d’atroces souffrances, mais que ne ferais-je pas pour vous ?

Voilà Honorine, ce sont là mes derniers mots. Bientôt, vous n’entendrez plus parler de moi.

Hubert, à quelques heures d’une mort annoncée et qui est toujours frappé par la beauté des flamants roses Camarguais quand ils prennent leur envol pour aller rejoindre les cigognes d’Alsace et faire des petits avec elles.

PS À-propos ! Mon chat est resté à la maison et l’infirmière s’occupe de lui en faisant un détour le soir pour lui donner à manger. C’est vraiment gentil de sa part !

***********

GAZETTE LOCALE, rubrique fait-divers.

À l’hôpital régional cette nuit un homme a tenté de mettre fin à ses jours, mais il a été sauvé in extremis dans des circonstances assez inhabituelles. Alors qu’elle effectuait sa ronde, une infirmière a été attirée par un bruit puis une ombre furtive au bout d’un couloir. Arrivée près d’une chambre dont la porte était entrouverte, elle poussa celle-ci et découvrit à son grand étonnement une scène insolite. Un chat avait grimpé sur le lit d’un patient et s’était mis à lui lécher le visage en miaulant, comme pour appeler du secours. L’infirmière constata que l’homme était inconscient et comprit très vite qu’il avait ingurgité des médicaments à forte dose en apercevant un flacon vide qu’il tenait dans sa main. Elle entreprit alors de le faire régurgiter et lui sauva la vie.

La cause de cette tentative de suicide reste un mystère. Néanmoins, un voile fut levé lorsqu’on découvrit sur la table de chevet près du lit une lettre adressée à une certaine H et dont le PS, dans lequel il citait pêle-mêle, le Taj Mahal, les flamants roses et les grues cendrées du Kilimandjaro, restait incompréhensible.

Plus de détails dans la prochaine édition.

***********

Chère vous,

Encore sauvé, et par mon chat ! Allongé à mes côtés, sur le lit d’hôpital, il vient de dresser les oreilles, comme s’il se doutait que je suis en train de parler de lui. Je donnerais cher pour savoir qui s’est incarné dans cet animal. Figurez-vous que les médicaments que j’ai avalés à très forte dose étaient des antidépresseurs qui m’ont mis dans un état très… cool ! Je me suis même retrouvé

sur le toit de la maison de repos en train de chanter du Pink Floyd et suçant mon pouce. À présent, je vois des nains bleus partout et je parle en verlan anglais !

Impossible actuellement de réfléchir à un nouveau stratagème pour en finir avec ma vie.

D’ailleurs, je suis surveillé de très près.

Je vous donnerai bientôt de mes nouvelles… les plus mauvaises j’ose l’espérer.

Bien à vous.

Hub

************

Mon cher neveu, toutes les histoires ont une fin, et celle-ci va vraiment te surprendre. Voilà une semaine à présent que je végétais sur mon lit, lorsque mon attention fut attirée par un détail. En effet, sur le côté gauche (celui du cœur !) de la blouse de l’infirmière, apparaissait une lettre.

H.

Lorsque je lui demandai quel était son prénom, elle répondit, étonnée :

– Honorine !

– Ça alors ! Comme Honorine.

– Comment ça, « comme Honorine » ?

J’entrepris alors de lui raconter toute l’histoire depuis le début, elle en fut bouleversée. Elle me révéla avoir créé un compte, deux ans auparavant, sur le même site de rencontres, et avait rapidement renoncé à répondre aux sollicitations de toutes sortes devant le nombre de mufles qui ne cessaient de la harceler. Elle n’était pas retournée sur le net depuis un an.

En prenant connaissance de tous les messages que je lui avais envoyés, elle s’est mise à pleurer et moi je n’ai pas pu m’empêcher de la consoler. À l’heure où je t’écris, nous sommes en voyage de noces à Tokyo. La vie a parfois le chic pour nous surprendre au moment où l’on s’y attend le moins.

Pour l’heure, je t’embrasse, mon cher neveu et promets de venir te rendre visite dès notre retour.

Affectueusement. Sayonara

Hubert

PS Au fait, nous n’avons pas pu emmener mon chat. Pourrais-tu t’en occuper ?

À ce moment-là, la sonnerie de la porte d’entrée retentit et un miaulement anacréontique chatouilla mes oreilles.

FIN

Waiting For Dawn

WAITING FOR DAWN

A few million years ago, there were creatures with no ego

In this land they had to fight, to find food or to survive

And then you came on two feet, a little primate and conceit

Just before you became a fool, with your brain as a single tool

 

With your first steps in the savannah, you were turning into man

And then you strove to plough land, you tamed the lion and the innocents

You invented guns and money, to get things night and day

You took possession of the planet, and now you’re surfing on the net

 

A few hundred years from now, you’ll reach the stars in one hour

This place will be just a subsidiary, an old address in your diary

And in a moment of Eternity, there’ll be room for Humanity

Among the fair, the time will come, we’ll stand in peace waiting for dawn.

NOUVELLES/CHANSONS/POÈMES

NOUVELLES/CHANSONS/POÈMES

Je suis heureux de vous présenter mes autres écrits.

Une nouvelle est une forme de récit que j’affectionne, car elle permet d’allier précision et concision. Je me suis beaucoup amusé à composer « Très Chère Honorine » et j’espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire.

Les chansons constituent également un exercice de style encore plus contraignant. Dire l’essentiel d’un ressenti en quelques paragraphes ressort parfois de l’exploit. Ai-je réussi dans cette entreprise ? Jugez-en par vous-même avec ce premier recueil de textes, enregistrés sur un album avec le groupe InXtremis.

Enfin, c’est non sans une certaine émotion que je vous confie des poèmes écrits lorsque j’effectuais mes études à l’université Stendhal sur le campus de Saint-Martin D’hères. Époque insouciante dont je garde un tendre souvenir.

NOUVELLES

Très Chère Honorine

CHANSONS

À l’Aube de l’Humanité

À venir : Another Place / You Were Meant for Me / Web Wide Blues / Yvan / Time Money and Privacy / Femme Ethique

POÈMES

Waterloo

Un Instant d’Éternité

 

UN INSTANT D’ÉTERNITÉ

UN INSTANT D’ÉTERNITÉ

La flamme vacille et brille encore

Aux deux pâles myrtilles

Lentement, doucement, j’effleure ton visage

Et tu frémis.

Ton regard m’envoute et j’écoute sage

Les échos de nos cœurs

Alors, le temps s’endort enfin,

Pour que tendrement, en tremblant

un murmure nous emporte, loin

Par delà nos frissons d’amants.

© Tous droits réservés. Placidino PETRALIA, 1979.

À l’Aube de l’Humanité

Cette chanson fut écrite à l’origine en anglais : « Waiting for Dawn ». Mais le groupe Inxtremis préféra l’enregistrer en français sur l’album “Point d’eux vu”.  J’ai dû donc adapter un peu le texte. 

À L’AUBE DE L’HUMANITÉ 

(C) Tous droits réservés. Placidino PETRALIA, 2010.

Il y a trois millions cinq cent mille ans, des êtres sans le moindre égo

Cherchaient tous à rester vivant, en se moquant des distinguos

Et tu t’es dressé sur deux pattes, ton cerveau pour unique bagage

Un peu osé pour un primate, et tu as fini d’être sage

C’est en errant dans la savane, que tu as conquis par le sang

Le droit de dire : “Je me pavane !”, domptant les lions et les innocents

Tu as fabriqué les armes et l’argent, pour tout posséder même les gens

Tu t’es emparé de la planète, à présent tu surfes sur le net

D’ici quelques milliers d’années, tu traverseras les galaxies

La terre sera une filiale oubliée, une ancienne adresse pour taxi

Et à l’aube de l’humanité, ce sera enfin la sérénité

L’heure des justes sera arrivée, de vivre en paix pour l’éternité

 

  • la version originale, en anglais, « Waiting For Dawn » est Ici.

Waterloo

WATERLOO

Waterloo, Waterloo, au cœur de la grisaille

Tu t’es enfui et saignes encore d’une bataille

Terrible, où ton sourire figé au soupirail

S’évanouit en une plainte glaciale d’entrailles

Épouvantable Waterloo, épouvantail

 

Car voici venir la nuit, courbée, châle noir

Elle se penche sur toi et son haleine frise

Glace ton silence et revêt de désespoir

Une larme fuyante qui gèle et se brise.

 

Pâle murmure s’éveille alors ; réveille corps,

Cadavres, fantômes et se hissent à bord

De la nef de marbre, là, au port.

 

Bientôt le spectral gouvernail fuira l’aurore

Et dans leurs veines, coule un sang d’encre

 

Waterloo, Waterloo, ton cœur accroché à l’ancre.

© Tous droits réservés. Placidino PETRALIA, 1979.Waterloo